LE CAFE, breuvage précieux

Racine et le café passeront
Vous vous êtes trompée, Marquise, ils sont toujours en vogue...
la marquise de Sévigné (1626-1696) n'aimait pas le café et tout ce qui allait autour
et pourtant le parfum d'exotisme et de rêve allait dépasser les modes, dépasser la Cour, dépasser Versailles
en 1669, Louis XIV accueille Soliman Aga ambassadeur du sultan



le roi fait un peu mijoter l'ambassadeur mais tout ce qu'on raconte des fêtes somptueuses qu'il organise intrigue
Louis XIV. Savez-vous que des serviteurs enturbannés y servaient un breuvage précieux: le café?



et comble du luxe, on y râpe du sucre, très très cher à l'époque
le roi s'entiche de la boisson
la Cour aussi, bien entendu
et la vogue se produit dans toute la bonne société occidentale

Louis XV, lui aussi, raffolait de cette boisson ainsi que Madame du Barry, que l'on voit ici dégustant son café



un jour où la cafetière débordait, elle aurait crié au roi:"Lafrance, ton café fout le camp", une anecdote qui reste à confirmer
François Boucher sacrifie à la mode en créant cette scène de genre (vue de nombreuses fois ici)

au siècle des Lumières les médecins affirmaient que le café avait des vertus thérapeutiques
Voltaire buvait une dizaine de tasses par jour et commença une collection de cafetières



Louis XVI fut accusé par les révolutionnaires d'être "un accapareur de sucre et de café", parce qu'il n'aimait rien
tant que déjeuner avec la reine à Trianon et y boire son café



quant à la veuve Capet, Fouquier-Tinville lui reprocha dans ses dépenses ses "74 jours de café pour déjeuner"
les premiers cafés de Paris accueillent toute la bonne société
les établissements ont pris le nom de leur boisson favorite par opposition aux cabarets, jugés trop populaires
Montesquieu affirmera que "si c'est la boisson douce de l'esprit, ce sont des endroits où on s'y échauffe
fâcheusement la cervelle"



à suivre...

très très beau dimanche à tous

Interlude ...un peu fort de café ...

Une tasse ne sera pas de refus ...du robusta ...



Une tartine sans mariol , beurrée à souhait ...confiturée en forme de galinacé ...pas de refus ...

toujours à Saint Germain des Prés
le café Laurent ouvert en 1690



depuis Montesquieu qui trouvait que le café Laurent donnait de l'esprit
on y a vu Voltaire, Rousseau, Camus, Sartre, Gréco, Mouloudji, Carol ...

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du côté de l'opéra Garnier, le Grand Café accueillitune clientèle mondaine qui
aimait jouer au billard; dans le sous-sol transformé en salon indien dans le goût
oriental de l'époque, se tint le 28 décembre 1898 la première représentation à
Paris du cinématographe des Frères Lumière



si on poursuit la tournée des bistrots parisiens -hic-
ce sera dans Paris balades paradis

Le XVIIIe siècle eut la passion des idées

On les échange dans les salons, dans les cafés
Voltaire a rendu célèbre le Procope
Diderot, ce sera le café de la Régence, place du Palais Royal
où le philosophe rencontre le Neveu de rameau



Qu'il fasse beau, c'est une habitude d'aller vers les 5 heures du soir me promener au Palais-Royal.
C'est moi qu'on voit toujours seul rêvant sur le banc d'Argenson. Je m'entretiens avec moi-même
de politique, d'amour, de goût ou de philosophie.
Si le temps est froid ou pluvieux, je me réfugie au Café de la Régence, là je m'amuse à voir jouer
aux échecs. Paris est l'endroit du monde et le Café de la Régence est l'endroit de Paris où l'on joue
le mieux à ce jeu.



C'est dans ces murs que furent mis au point les détails de l'édition de l'Encyclopédie avec les éditeurs
Lebreton et Briasson.
Pendant la Révolution, Robespierre y prit ses habitudes et Bonaparte vint y jouer aux échecs



le centre du jeu d'échecs en Europe est aujourd'hui l'office du tourisme marocain